PATINE SUR BADIGEON DE CHAUX

 

« Usure du temps ; illusion du temps qui passe ». Il existe plusieurs techniques pour produire des effets de patine.

1) Le glacis comme patine sur badigeon de chaux

tout d'abord, nous allons vous présenter le glacis. C'est un liant incolore, on peut en rehausser la couleur ou lui donner un aspect différent en le mélangeant avec du pigment. L’application du glacis est assez délicate. Le badigeon de chaux étant une matière très absorbante, il faut éviter les dégoulinades qui vont marquer le mur, et revenir rapidement avec la brosse pour estomper les coulures. Il est possible de passer un glacis coloré sur un badigeon déjà coloré, pour en rehausser le ton, ou sur un badigeon blanc pour avoir un effet aquarellé. Il faut compter deux couches au minimum. Color-Rare, bordeaux, liant, glacis a l oeuf Avec notre GLACIS AU BLANC D’OEUF, lavable et contenant de la caséine, l’aspect du badigeon va changer, du mat profond au mat velours. Pour la bonne réalisation de toutes les techniques de glacis, plusieurs précautions s’imposent : - Tout d'abord : avoir des gestes amples et sûrs, - Ensuite :  bien étirer le produit, - De plus : il est important de ne pas trop en mettre sur le pinceau pour ne pas détremper le mur, - Puis, : avoir des gestes directs et précis, - A noter : il faut éviter les raccords, - Enfin, aller vite.  Il faut compter deux à trois couches, selon l’effet souhaité. Ne pas trop mettre de pigment dans le glacis, pour garder une certaine transparence et ne pas masquer complètement le support de chaux. Faire des essais auparavant : prendre une plaque de carton plâtre et suivre les mêmes étapes que pour votre mu

Une recette de détrempe à l’œuf sur support de chaux

Pour six litres d’eau, prendre 6 jaunes d’œuf et 4 cuillères à café d’essence de lavande. Trouver le bon dosage de la pigmentation est peut-être le plus difficile…  Entre 300 gr et 500 gr de pigment, suivant la composition des pigments (minéraux ou organiques). Chaque fois que vous plongerez votre pinceau dans le seau, il faudra remuer, car les pigments se sont déposés au fond. Attention aux finitions du haut, chaque passage de la brosse se voit, comme pour l’aquarelle.

Avec un glacis acrylique

Comme pour les autres glacis, mais je ne vais pas écrire trois pages…  La technique est raide et sans intérêt.

Avec un glacis à l’huile

La non réversibilité du travail est problématique pour celui qui doit repasser après. Deuxième raison pour l’éviter : ce glacis, très long à sécher, provoque à long terme un encrassement du mur.

La pigmentation des glacis

Presque tous les pigments sont compatibles avec les glacis. Les pigments nacrés sont particulièrement intéressants, car ils ne peuvent être utilisés que dans un liant incolore et donnent alors des effets surprenants, leur teinte variant parfois selon la couleur du support. Faites des essais !!! Les glacis présentent une belle occasion d’utilisation de décoctions d’épices et de pigments végétaux, très peu utilisés par ailleurs (attention à leur faible résistance aux UV).

2) Le lustrage comme patine pour badigeon de chaux

Ensuite, vous pouvez aussi opter pour la solution du lustrage. Une fois que vous avez appliqué le badigeon, qu’il n’a pas encore changé de couleur et qu’il ne colle plus sous les doigts, alors vous pouvez commencer le lustrage. Il doit s’effectuer rapidement, car le mur va sécher très vite et ce temps de grâce ne dure que quelques minutes. Après, le lustrage n’est plus possible.

Première technique : Lustrage à la poche plastique.

Utiliser des poches plastiques très fines, (celles que ne donnent plus les supermarchés), en les pliant, pour que l’encre ne soit pas en contact avec le mur, jusqu’à en faire une boule. Passer cette boule en frottant sur le mur. Le résultat est spectaculaire : brillance et transparence, mais avec beaucoup d’efforts. Inviter les amis…

Deuxième technique : Lustrage à la brosse

Prendre la même brosse qu’à l’application, mais propre et sèche. Repasser sur le badigeon en étirant avec force, en prenant bien soin de ne pas arracher le badigeon.

3) La cire comme patine sur badigeon de chaux

La troisième technique consiste à utiliser de la cire. Elle peut être saponifiée ou encaustique. 

Première technique avec la cire saponifiée

Color-Rare, cire saponifiée Technique peu réversible, car la cire est difficile à retirer du support par lessivage, et non recouvrable car on ne peut pas repasser du badigeon par-dessus. Avec ou sans pigments, elle demande de la dextérité. De plus, elle est contraignante : la cire doit être filtrée (voir recette de fabrication artisanale en fin de livre), les pigments doivent être bien dilués, le mélange doit être onctueux, mais pas trop épais. Bien étirer avec un spalter à patines (très plat).

Deuxième technique avec la cire encaustique (à la térébenthine)

A éviter à tout prix ! Problèmes d’encrassement, de taches, de fragilisation du support, d’irréversibilité et de non recouvrabilité.

La patine à la chaux

Enfin, vous pouvez également choisir une patine à la chaux. 

La patine à la caséine de chaux

Novella non teintée, peinture à base de caséine On utilise une peinture à la caséinate de chaux, par exemple : la peinture NOVELLA, teintée dans une tonalité différente de celle du fond, plus claire ou plus foncée. Les contrastes intenses n’étant pas forcément des réussites, pour plus de sécurité, choisissez des nuances proches. A noter : il est important de bien diluer et bien étirer dans le sens de l’application du badigeon, ou dans d’autres sens pour créer des effets différents. L’avantage de la caséinate de chaux est sa finesse, son élasticité et son aspect mat velouté qui lui donne de beaux effets de transparence. De plus, L’aspect moiré vient en étirant bien avec une brosse sèche, juste après l’application. Ne pas s’arrêter avant la fin du mur.

Patine avec le badigeon lui-même.

On utilise la même base de badigeon que pour le fond, en modifiant la teinte pour obtenir une peinture plus claire ou plus foncée. Surtout très bien la diluer, pour donner des effets de transparence, par de légers manques (le fond réapparaît dessous).

De la dextérité dans les patines.

De belles patines  sont souvent le fruit de beaucoup d’erreurs et de rattrapages de bêtises ! L’habitude donne de la dextérité. Mais à l’inverse, le manque d’habitude peut donner de l’audace et de la créativité. Combien j’ai vu de chantiers, si bien réalisés par des propriétaires amateurs, qu’ils pouvaient faire pâlir certains professionnels ! Les particuliers ont du temps, de la patience et veulent un résultat à la hauteur de leur attente, cinq couches ne les effraient pas…

Quelques conseils personnels :

- Tout d'abord : bien noter les proportions de mélange lors de vos essais ou lors d’une première application, pour pouvoir retrouver la couleur par la suite. - Ensuite : l’utilisation d’une technique réversible ou d’un produit recouvrable est beaucoup plus rassurante pour les débutants et les autres aussi, car personne n’est à l’abri d’un échec. Les patines réversibles ou recouvrables permettent de repasser une couche de badigeon si vous n’êtes pas satisfait du résultat et donc de repartir à zéro. - Puis : l’application se fait avec un spalter, dans le sens que vous souhaitez. Toutefois, une patine risque de révéler un mauvais état du support ou des imperfections non décelées en début d’application du badigeon. Sylvie, Color-Rare

 
Publié dans: Le réseau Color-Rare