La gomme adragante (dont le nom antique est gummi tragacanthe) est un liant naturel d'origine végétale. Elle est connue depuis l'antiquité, on retrouve tout d'abord des traces de cette gomme sur la momie de Ramses II. Ensuite, Pline parle de cette matière collante. Enfin, dans l'encyclopédie de DIDEROT elle est citée pour l'utilisation du papier marbré. Elle s'utilise aujourd'hui comme liant dans les peintures (telles que l'enluminure, la détrempe, l'aquarelle, la fabrication des pastels). La gomme adragante peut absorber 5 fois son poids d'eau pour former un gel épais. En effet, c'est une matière amorphe qui s'écoule de certains arbres (Astragalus). Sa particularité est d'être soluble à l'eau et insoluble à l'alcool, contrairement aux résines naturelles. Les gommes gonflent au contact de l'eau et restent sensibles à son action avant et pendant et après toute préparation. (Technique de la détrempe). De plus, elle a l'aspect d'un filet visqueux contenu dans la tige de l'arbuste. Sèche, elle se présente en morceaux, opaques ou translucides. Enfin, elle est instable à l'humidité.
Propriétés
- Elle est aussi appelée tragacanthe
- C’est un exsudat naturel recueilli à partir de la sève des racines de certaines espèces du genre Astragalus
- Elle est constituée de deux fractions majeures :
- Tragacanthine (30-40 %) : soluble dans l’eau, forme une mucilage colloïdal
- Bassorine (60-70 %) : peu soluble, gonfle avec l’eau pour créer un gel
- En contact avec l’eau, elle gonfle fortement et forme des gels visqueux (capacité épaississante importante)
- Elle est insoluble dans l’alcool, mais soluble dans les solutions alcalines ou certaines conditions chimiques
- Sa viscosité est très élevée même à faible concentration (par exemple une solution à 1 %)
- Elle est stable en milieu acide jusqu’à pH 2, ce qui la rend intéressante pour certaines applications sensibles à l’acidité
- Elle est inodore et neutre en goût selon les sources
Usages principaux
- Comme épaississant / gélifiant dans les peintures naturelles, colles, médiums, lactéos, etc.
- Dans les techniques de peinture artistique : pastels (utilisation dans la fabrication de liants pour pastels)
- En dorure fine : pour coller les paillons ou feuilles d’or sur des supports délicats (la gomme adragante “se consume sans laisser de cendres”)
- Pour la fabrication de pâtes souples décoratives ou additifs décoratifs où un gel fin est recherché
- En restauration ou conservation où un produit naturel, stable en acidité et réversible est préférable
Conseils d’utilisation
- Préparation de la solution : Dissoudre la gomme dans de l’eau légèrement tiède (ne pas verser de l’eau chaude d’un coup), en utilisant une proportion adaptée (ex. 1 % ou selon besoin). Laisser reposer pour que les particules gonflent complètement avant agitation finale.
- Ajustement de la viscosité : Commencer à faible concentration (ex. 0,5 à 1 %) et augmenter progressivement selon l’effet souhaité. Une faible quantité suffit du fait de son pouvoir épaississant élevé. Éviter de trop chauffer ; rester modéré pour ne pas dégrader la gomme.
- Compatibilité / mélanges : Peut être combinée avec d’autres gommes (arabique, gomme de guar) pour modifier le comportement du gel. À cause de son insolubilité dans l’alcool, la formulation doit être essentiellement aqueuse ou alcaline si l’on souhaite inclure des solvants.
- Application : Appliquer la formulation contenant la gomme sur le support choisi, en veillant à ce que le gel n’adhère pas trop rapidement (dans les applications décoratives). Si l’on l’utilise comme colle fine, s’assurer que l’adhésion souhaitée se fasse avant que le gel ne devienne trop rigide.
- Stockage & précautions : Conserver la gomme sous forme sèche, dans un récipient bien fermé, à l’abri de l’humidité. Les solutions prêtes doivent être utilisées dans un délai raisonnable, car des micro-organismes peuvent se développer. Manipuler dans un endroit propre pour éviter toute contamination.